Dans six mois et demi, je serai arrivée à Chamonix et sur le point de réaliser un rêve pour moi, un projet pour tous, une aventure de la vie... J'écris ces mots aujourd'hui, c'est facile pour moi : je suis devant mon ordinateur, bien au chaud, et pour le moment, je vois le Mont Blanc en photo sur mon écran. Comment s'est produit ce déclic ? Qui a appuyé sur le bouton pour me lancer dans cette aventure ?
Petit flash-back début janvier 2021 : je suis assise sur mon canapé une lettre à la main, qu'il m'était demandé de n'ouvrir que le 1er janvier. J'ouvre l'enveloppe et à l'intérieur je trouve la photo de ma grand-mère maternelle décédée il y a bientôt un an, avec un texte que je résume en quelques mots : "Puisses-tu faire quelque chose en souvenir de moi". Alors, je ne sais pas si ma grand-mère était fan de montagne ou du Mont Blanc. Mais cette phrase résonne autrement en moi, comme plutôt : "réalise tes projets, vis-les, fonce !". Un premier déclic...
Quelques jours plus tard, je discute avec Maël, mon fils âgé de huit ans, qui me dit :
- Tu sais, maman, plus tard je voudrais devenir chimiste.
- C'est bien, mon cœur, tu as raison, c'est un beau projet et puisses-tu le réaliser si c'est important pour toi.
Un autre déclic... Moi aussi, je voudrais réaliser ce projet, alors si je me lançais pour de bon, si j'arrêtais de toujours le reporter en disant : "plus tard". Non ! Cette fois, c'est le moment, je le sais. Et puis j'ai du temps : j'ai dû quitter mon emploi à Paris pour revenir en région lyonnaise afin que Maël puisse de nouveau être soigné au Centre Léon Bérard, suite à une deuxième rechute de leucémie en avril 2020. Alors, j'ai décidé de préparer ce projet, en parallèle de ma recherche d'emploi, pour montrer à mon fils que la vie est faite pour vivre ses rêves. Et surtout, ne jamais renoncer, toujours y croire, comme durant son troisième combat contre la maladie.
Sur internet, quand on clique sur "réaliser l'ascension du Mont Blanc", une quantité d'informations s'affiche : des stages, des vidéos, des témoignages. Je cherche un peu et finalement découvre un site qui propose de mettre en relation des guides et des personnes comme moi, qui veulent donner vie à un rêve. Je lis les projets proposés et en choisis un qui va durer six jours : trois jours de préparation avec le groupe (apprentissage des techniques de cramponnage, un sommet à 3200 mètres) et deux ou trois jours pour l'ascension du Mont Blanc en fonction des conditions météorologiques. Je lis également les retours d'expérience d'autres alpinistes et cela me donne confiance. Alors, je contacte l'organisme pour obtenir des informations. Ça y est, je suis lancée. Le guide me rappelle : Jody, 20 ans d'expérience en montagne, m'explique le parcours et me demande si j'ai des questions :
- Oui, beaucoup ! Mais la première c'est la préparation physique. Comment me préparer efficacement, au niveau du cardio ?
- Tu peux courir dix à quinze kilomètres, trois fois par semaine et faire du dénivelé.
Je pense dans ma tête : "bon, ma grande, il va falloir trouver quelque chose d'équivalent car tu n'aimes pas courir !"
On discute longtemps et Jody conclue :
- Bon, je te laisse réfléchir et tu me recontactes.
- C'est déjà réfléchi Jody, tu peux m'envoyer le lien d'inscription, et je vais préparer ce projet pour gravir le Mont Blanc avec toi !
- Alors bloque les dates, ce sera du 21 juin au 26 juin 2021.
Dans cinq mois et demi, je vous écrirai probablement de ma chambre, excitée, émue, impatiente et soutenue par vous tous.
Je ne peux plus reculer désormais et je voudrais vous partager mon expérience très régulièrement, pour celles et ceux qui auraient envie de réaliser un rêve à leur tour, afin qu'ils y trouvent peut-être une aide dans leur propre préparation et pour tous ceux qui seront embarqués jusqu'au sommet dans cette aventure.
Vive la vie !
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